Je viens, à l’instant, de recevoir d’un ami le mail ci-dessous qu’il me demande d’avoir le courage de faire suivre :
« Comment expliquer qu'un salarié qui se lève chaque matin a du mal à finir le mois, ne part presque jamais en vacances et ne peut se soigner correctement alors qu'une personne inactive est logée quasi gratuitement avec "APL", peut faire des grasses matinées, partir en vacances chaque année avec les bons vacances de la "CAF" et se faire soigner avec la "CMU" bien mieux qu'un salarié qui n'a droit a rien de tout ça !!!!!!
Alors aidons plus les salariés pour une France qui avance et foutez les cas sociaux au boulot. Aurez vous le courage de faire circuler ce mail ? »
Le raisonnement est expéditif, sommaire, sans doute excessif, mais pas forcément dénué de fondement. Toute problématique de l’emploi exclue, il semble intéressant, plus que de faire circuler simplement ce message, de tenter d’en analyser la pertinence, de savoir s’il est effectivement plus «rentable» pour un ouvrier de faire la grasse matinée que de faire sonner son réveil pour se rendre à son travail.
Les chiffres donnent une réponse incontestable à l’interrogation du rédacteur de ce mail.
Prenons deux exemples concrets que je connais bien, donc vérifiés chiffres en mains, celui de deux célibataires, un titulaire du RSA et l’autre salarié à 1200 euros nets par mois :
Exemple numéro 1 : le bénéficiaire du RSA (408 euros nets par mois) cumule les avantages sociaux suivants :
1 Il perçoit l’APL 298 euros par mois pour un loyer de 371 euros,
2 il ne paie pas de taxe d’habitation,
3 il économise les frais de mutuelle de l’ordre de 90 euros par mois puisqu’il est couvert gratuitement pour ses dépenses de santé (CMU), et, paradoxe, souvent mieux assuré pour ses frais dentaires ou d’optique qu’un salarié qui paie une mutuelle, je l’ai vérifié à titre personnel,
4 il bénéficie des prestations des Restos du cœur, avantage difficile à évaluer mais non négligeable,
5 il peut, en outre, bénéficier ponctuellement d’une prise en charge significative de ses dépenses d’électricité, solliciter de temps à autre d’une aide financière décidée par l’assistante sociale,
6 il n’expose, bien entendu, aucun frais pour se rendre au travail,
7 il dispose du temps nécessaire pour arrondir ses fins de mois dans l’économie clandestine «travail au noir» exercice national largement pratiqué,
8 il peut, gratuitement, embouteiller les tribunaux qui soi-disant manquent de magistrats, puisqu’il ne paie pas les frais d’avocat car il bénéficie de l’Aide juridictionnelle,
9 il est «réputé notoirement insolvable» ce qui le dispense de payer ses dettes, ses amendes ou ses pensions alimentaires acquittées par la collectivité par le biais du fonds de garantie,
Et j’en oublie ...
Exemple numéro 2 : Le travailleur pauvre, le banni de notre société.
Célibataire, il gagne 1200 euros par mois avec 30 ans d’expérience, il travaille plus de 50 heures par semaine (cuisinier), il ne peut se rebeller sous peine de perdre son emploi et il connaît, la veille au soir, son jour de repos. Véritable proscrit du système il n’arrive même plus à survivre de son travail, issue fatale d’une société à la dérive.
Ce « travailleur pauvre » paie 500 euros de loyer mensuel, sans aide de la CAF car il dépasse le plafond. Il paie 50 euros de taxe d’habitation par mois, il paie mensuellement 90 euros de mutuelle, 30 euros d’assurance par mois pour son vieux véhicule et 120 euros par mois d’essence pour aller travailler.
Si je fais le compte le «travailleur pauvre » travaille chaque mois pour 410 EUROS soit le montant du RSA. Et encore, lui n’a pas le droit aux Restos du cœur !!! Il est ainsi devenu plus pauvre que les pauvres, le travail l’a conduit tout droit à la misère.
Certains perfides diront qu’il «conserve» au moins sa dignité, celle de «travailler», privilège bien rare en cette période de disette. Le travailleur pauvre est prêt à tout, taillable et corvéable à merci pour vouloir rester un homme fier de son travail, pour rester obstinément un homme libre.
En fait sa seule dignité c’est d’être un «travailleur pauvre» qui galère pour finir ses fins de mois, trop épuisé par son travail pour avoir la force de faire des extras. Il n’a finalement rien compris, croyant naïvement aux vieilles lunes inculquées par ses parents. Il n’a pas compris que l’Etat était devenu le Graal, qu’il enrichissait les banksters s’attachant la paix sociale en empruntant sans compter.
Certains «petits malins» ont compris que les «niches sociales» recélaient de bonne combines, ils en usent et en abusent comme ce monsieur qui, devant moi, à la terrasse d’un café expliquait très naturellement qu’il percevait une pension d’invalidité pour des problèmes de vertèbres l’empêchant d’exercer son travail de chauffeur routier mais qui trouvait néanmoins l’énergie suffisante pour conduire «son» tracto pelle et faire des travaux «au black» Parfois même on cumule, en vivant en concubinage avec une «pauvre mère de famille réputée parent isolé». On peut aussi «combiner» toutes les aides, allocations familiales, allocation de rentrée scolaire et j’en passe car, en la matière, l’imagination est sans limites, le «génie français » est inépuisable.
A ce niveau ce n’est plus un problème de pauvres et de riches mais un «grave embarras de conscience». C’est tout simplement un affront permanent à la valeur travail, une injure faite à ceux qui se lèvent tôt. C’est un non sens économique pour un pays qui n’a plus les moyens de cette folle politique qui va tuer l’esprit d’entreprise, faire fuir les cerveaux, leur situation étant fiscalement intenable dans note pays !
Oser évoquer les «niches sociales» c’est être fasciste ? NON, c’est être épris de justice, c’est respecter le travail, c’est regarder les choses en face, c’est le seul moyen de protéger les pauvres. C’est bien connu : «en cas de crise les gros maigrissent et les petits meurent»
Sur le fond tout ceci est légal mais est ce réellement tolérable ? A qui la faute si ce n’est à ceux qui gouvernent et qui n’ignorent rien de ces «combines sociales» Tous nos élus le savent, mais ils préfèrent assassiner notre pays plutôt que de perdre des voix.
Le jour où les «travailleurs pauvres» choisiront de survivre avec le RSA le système entier s’écroulera.
Le gouvernement navigue «dans le rouge» incapable de respecter ses folles paroles, il n’est même pas en mesure de financer le début de sa promesse la plus démagogique «la baisse du prix de l’essence» Comment compte t-il influer sur le prix du brut ? Sur la parité euro dollar ? Comme il ne peut pas abandonner ses recettes fiscales compte tenu de l’urgence il se contentera de faire baisser très temporairement le prix des carburants de quelques centimes économie vite détruite par l’augmentation inéluctable du prix des énergies fossiles.
Heureusement pour le système, les français ne sont pas bons en calcul, nos dirigeants le savent, ils parient démagogiquement que les français continueront de se ruiner pour avoir le «droit» d’aller travailler, que la «paix sociale» survivra à tous ces excès !
Ce n’est pas sur un tel pari qu’on construit un grand pays. Pire encore, pendant cette palinodie politique interne quelques tyrans continuent de massacrer leur peuple au nom du «consensus mondial». Mais au fond tout le monde s’en fout, ce qui compte c’est la paix avec son banquier.
N’en jetez plus, demain sera un autre jour …